COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
,,. . 82 -VOYAGE AU TO CÁN''r'I NS-ARAGUAYA . De·ux des principaux notables, MM. Félix José de Seixas et Ra)•mundo Pacifico Martins Ferreira qui me font les honneurs de São João, · me laisserit voir ~n sentimént qui parait être celui de la plupart ~es habitants de la petite Iocalité : un fort aitachement au sol, au lieu ou la maison est. édifiée et ou ,les roçás sont plantées, un « _pa triotisme local » maJheureusement trop rare dans ces solitudes amazoniennes ot1 un chef de famille, sous 'le plus futile prétex te, 'transporte si facilem'ent, au bÓuL de quelques années d ' un labetir qui demeu– {·era en .plus gr~nde par tie perdu; se_s pénates à 9ent, .á deux cents kilomeLres du « sitio » qu' il abandop.ne . En amont de São João nous Ionge6ns, rive droite, }Ps trois grandes iles que forme le Tocantins en envoyant trois fueos, le Furo dos Mineiros, le Furo elo Meio et le Fu.ro ele Cima rejoindre l'Araguaya. Des trois grandes ,iles ainsi formées, celle d'aval, seule, a un nom : l'llha dos Mineiros. ' A peu pres parle lra_vers du Furo de Cima, Lrn peu en aval, l'Araguaya reç_o il, rive gauche, !'Igarapé dos Apinagés dont le nom n'est plus qu'une indication hi storique. Les Indiens Á PJNAGÉS sor taient jadis, en assez grand nombre, des f61· êts de la rive ganche, mais voici plusieurs années qu'ori. ne les voit plus apparaitre de ée Qô té. lls auraient dispara des forêts paraenses. Les Apinagés auraient, parait-il encore, un aldeiamento, en Goyaz, dans le sert ã_o de São Vicente , ou les civili sés en tireraient le ,parti qu'on en t,ire ordinairement. Ces derniers Apinagés, « mansos >> et cc civilisés >> seraient tres peu nombreux. Il n'y ·en aurait pas au súd du parall eie <l e São José. 19. - En bas du petit plateau sur lequel est construít São João, le ·long de la berge escarpée, nous passons le canot à la corde : le travessão d'amont du « Secco de São João 11 court avec passablement de fo1·ce. Notre entrée dans l'Araguaya est plu~ôtgaie : nous állons par un.petit vent frais qui semble annoncer, du mqins pou·r le moment, le printemps et non la pluie. La ri ve gauche de l'Araguaya court autant que les plus redoutables cc beiradas » du Bas Tocantins. Ce n'es t qu'au g~ncho et à la - forq~ilha qu' on peu t remó nter et parfo is à !'espia. Toutefoi s, immédiatement apres le 'Pla teau de Suo João, Jes r ives noyées recommencent. Sm· l'autre r ive, on voit s'aligner, asscz ha uts maJgré la montée de la crue, de grands b uissons, des saranzaes.
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