COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

,) . . 74 VOYAGE AU ' TO.c'A:NTINS-ARAGUAYA. Par nos rudes journées plusieurs ganchos · ef forquilhas sont bientôt hors d'usage. Aussi est-ce un specta_cle fréquent que c~lui que nous donnent en ce . . moment nos homll!es, tous grimpés sur un piranheira pour y couper des croch~ts de ganchos et des fourches de forquilhas. , Apres une journée de sérieuses fatigues, voici la nuit et avec elle la menace d'être ohligés de dormir dans i'igarité. Toutefois par delà les terres noyées de la rive droite Óous « devinons >> des terres_ hautes. Nous nous frayons, à coups de sabre, à coups de hache, un passage à travers Ia végétation du marais et nous arrivons ... à une picada en assez bon état ! C'est la PICADA ouverte par M. PE NA DE b1PERATRIZ A LA PLAGE DU JACARÉ, en vue d'amener ,\ Pará le bétail des sertões du Nord de Goyaz et du Sud de Maranhão. M. Penna a déjà conduit quelque b~tail par cette voie. La picada a été qnelque peu sabrée, tres peu, c'est la marche des breufs qui a fait. véritablement l'aménagement du séntier. M. Penna voudr~it mainteriant f.erminer son entreprise en amenant sa picada de Ia Plage du Jacaré à un point ou ]e Haut Capim est accessible à la navigation à vapeur, transportant ainsi, par terre puis par eau, sur le marché de Pará, le bétail des sertões du Nord Goyaz et du Snd Maranhão. En réalité ce sont les seuls dangers d'Itaboca qui ont suscité Ie projet de ce chemin par terre de plus de 300 kilometres pour arriver, non à Pará, mais à la grande courhe orientale du Capim, encore à 300 kilometres de Pará. D'ailleurs ce chemin « privé » de la rive droite ne pounait guere faire tort au chemin public, qui existe pour le même objet, de J'Ilha da Sapucaya à Tapepucu, sur la rive gauche, chemin plus court, gratuit et qui existe. 16. - Le TRAVESSÃO DO LANDIT, les TRAVESSÕES DA RoNcA, rive gauche, et DA ·MÃE MARIA, rive droite, sont des travessões níoyens, peu dangereux l'hiver et offrant, l'été, suffisamment d'eau pour le passage des petits vapeurs. Le plus important des trois, le TRAVESSÃE DA MÃE MAmA est à l'heure actueHe co:mpletement sous l'eau. II présente, au centre, un canal (ranc de un à deux metres de profondeur aux hasses eaux et qui n'offre maintenant qu'une poussée d'eau médiocre. Aux eamc moyennes, alors qu'il est le plus redoutable, le travessão fait un petit rehejo jamais périlleux et ma~ntenant insensible. l,'Jgarapé da Mãe Maria, rive droite, est travaillé par des castanheiros qui 0 y sont, en -ce moment même, à faire la récohe.

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