COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

/ ,). . 72 VOYAGE AU TOCANTINS-ARAGUAY'A. c'est parfois à une pointe d'enibaúbas ou à de maigres broussailles de cette végétation déchiquetée que se produisent les courants Jes plus violents. On ne pe_ut accoster nulle part, tout est inondé. Et, de la terre noyée, au cicl qu'enténebrent d'énormes et compacts amoncellements de nuages épais, ce sont Jes eaux des pltiies qui tombent, qui tombent inexorahlement, partout et sous toutes les formes, en amont et en aval, à droite et à gauche, par fines fumées, par brusques petites averses, ou à torrents. Les terres de ]a rive gauche, avant de prendre la CACHOEIRA oo TAUIRY– srnaó sont hautes, montagneuses, dn moins à nne petite dislance dans l'inté– rieur; celles de la rive droite reslent marécageuses. La Cachoeira do Tauirysinho, dont le canal est entre la rive gauche et l'ile centrale, se compose _d'un unique travessão assez médiocre en tout temps. On donne le nom de région du Taui,,')'Sinlw au peLit espace comprenant Ies cachoeiras ou travessões · elo Tauirysin.lw, do Landit, da Ronca et ria Mãe Maria entre les Estirões do Matto baixo et do Bacabal. Cet appellalif, assez ' peu justifié, vient de ce qu'on trouve dans--eelte région, comme dans le Taui1·y Grande, - bien qu 'en proportion beaucoup plus modeste; - des saranzaes . faisant partout rapides. Actuellement la CACHOEIRA no TAUJRYSINHO est completement au fond; l'été elle présenle des rapides se succédant dans un canal assez étroit, Lordé de cbaqne-côté de « pedraes >> ou de « pedrarias », comme certains canaux du Xingú. Nous prenons ·par Ja rive droite pour éviter la violente poussée des eaux du grand canal. Entre la rive çle terre ferme· et une ile parallele à celle de l'autre côté de laquelle, l'été, est la cachoeira, nous luttons, du g~ncho et des forquilhas, contre un courant assez fort, mais qui toutefois ne nous oblige pas à mettre l'espia (le câble). _ Dans tonte cette région la moindre pointe <le huisson faisant angle sur le couramt occasionne un rapide plus OLl moins v,iolent. Parfois le comrant occa– ~ionné par cette pointe gagne la moitié de la riviere, parfois aussi, chose sioguliêre, les rives ont des eaux calmes et nn rapide s'étend longitudinale– ment entre les rives tt~anquilles du Tocantins 1 Au-dessus de la Cachoeira do Tauirysinho les marais de la rive droite· con– tinuent, de même que les conranls à chaque pointe.

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