COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

VOY AGE A TO CA TI S-AR GUAYA. 55 inconnues, s'en va presque gaiement, dans fall egresse d'un soir p·resque beau, vers ses de,-tins lointains encore, dans la sérénité de la tâcbe . qu9tidienne accomplie. 6. - II me semble que nous ne ierons pas trop malheureux s~us le rapport des maladi es . 11 y· a des années ou des équipages -entiers tombent malades et alors les canots restent pendant plusieurs jours attachés aux 0 buissons des rives. PatroH du cano et matelots, sous de sommaires abris de paille, _sans personne poúr les soigner qu'eux-mêmcs tons malades, laissent passer la fiec,re ... .-_ Si la fie~i:e ne passe 'pas, ... ceux qui survivent enterrent les morts. . La matinee est ti ecle; des lJL·ouillai·<ls blancs glissent lentement sur les collines riveraines. Longeant la terre ferme cJe rive ganche, nons passons, san~ trop de diílicultés, les denx travessões qui contiennent sur cette rive le REBOJO DO .J AHÚ • En amont du TRAVESSÕES no JAHÚ et de Ia Pointe <ln même nom la riviere préselíl t~ tio · cc fecho )> : des iles ferment la riviere qui descend par des canaux resserrés en lre les iles et les ilots .du iJeti t archipel. Dans le canal entre l'Ilha Aranacnara et la terre ferroe, nous rencontrons des courap.ls tres forts. Sur un poirit rocheux, à l'oues:t, un petit rapide de tres peu :d'étendue est a·ssez violen~ póur nous obliger à pã.sser••à •la corde. Un pen _ en · aval et daris la pa1·tie centrale, le rapi:de se transforme en rebojo. L'été," le ,canal entre •Aranacuara et la terre ·rerme seehe presque complete- ment : cé sonrt dé _grandes fláqties d'eau saris courant qui les reiie. · ' Maintenan_t tout ce canal est un long rapide avec ~-n unique- courant d'une grande ·violence. Nous poursuivons, longeant toujours la rive gauche. Uil gros oeage se forme ·aJt Je·vant, ·qui se revêt tout enfier de cette teinle d'uri bleu noirâtre et hrouillé indiquant de prochain•es et exceptionnelles averses. Avant que rien ne paraisse bouger un vent impétueux nous art·ive, des ,masses qua_geuses q'iüparaissent d'une immobilité ábsnlue. Pnis tout -à coup elles s' éhrainletú,' elles elílva.hissent fout de l'est au nord, elles arrivent sur nous, eltle·s tombent. ·Plus -de 'spectacle .de .masses nuageuses étranges de couleur e t <le m<?uve~e1ill, c'est la pluie, la p'luie _lente; uniforme, grise, monotone. · · la pluie !

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