COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

VOYAG E AU TOCA ITIN S-AR A:GUAYA. 51 On commence la matinée toujours ·mi peu somnolent~, ·les bras moús, Jes ganchos sans forces, les forquilhas maladroites. Soudain uri: n.id blanc, -cylin– drique , de la dimension d'une bouteille, et plus ou moins apparent dahs Ies feuillages. La branche· à làquelle il est suspendu a été secouéé d'un cóup de gancho : nous avons, bien involontairement, provoqué les maribondos dont Dous n'avions·pas vu le casteL Une âouiaine de piqúres et notre -réveil définitif s'accomplit dans les jurons et les grincements de dents. · Puis on s'ari,imé, il le faüt hien : le"'couránt de la rive est ;,iolent il roule . , parmi des pier res sur lesquelles parfois l'iga_rité racle ou s'a·ssi ed. Quel– ques-uns de ces banes à fiem· · d' eau sont dangereux ·: on pent y ê~re jeté par le r emous et s'y échouer ou s'y faire une avarie . .L'igarapé do Sucuryú, -rive · g'auche nous env oie une ~au trouble, un flo t coulem.· café au ·Iait quine se mêle qüe lentement à l'eau du Tocantins. PLn· moment ce sont de vérita:hle.s trç1inées de boue détrempée que nous envo ie !'igarapé, comme si) i)om·.justifier ~on nom, l'Igarapé ·cJ,e Sucuryü, prenant des allures mythologiques, cC?nviait tons les boas eles maraís voisins à venir remuer les fanges de sou lit. Dans le Canal ·do Urubú Grande, e_ntre le Ca_nal do ~ruhúsinho qui est rive droite et le Largo do Valenti~ qui est rive gauche 1 il se produit,; . dit-<?líl; un assez fort rebojo en aval d'uNe _cachoeira dont orí ellten<l d'icj le_bruit àssou_rdi. Un inslant interrompus p;;ir le Largo do Valentim, les saranzaes ·du 'Fauiry Grande recommencent aussitôt. II tombe avec uniformité, s~os interruption, une petite plúie fine qui égaye notre marche dans les saranzaes retrouvés. Et nous recommençons à rencontrer des houts de plage et · des rochers émergés. Et c'est toujours une grande poussée d'eau dans not_re siipfü-v'~~·get semé de rochei.•s d'ornement. Nous passons par des allées étroit~s e.t. .le.s massifs secou cis parles ganch~s ei les forquilhas laissent tomber sur ·nos têtes l'eau de la pluie de Ia nuit. Le cow'ant violent, les piel'res sous l'eau esqúissant de petite cachoeiras font trembler l'igarité sous nos pieds. Qn s'enfonce dao s les buissons et bientôt on n'en peut plus sortir. L ' lln s' arc-boute du dos â 1:111 ar11l'e pour pousser en arriere, un autre · s'accr0<1ihe, à l'avant ,- ~u gan cho à u me

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