COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
... 24 VOY GE AU TO CA TI:'-l '-ARAGUAY \. Du fouillis des végétations maréc!}geuses jaillissent de hauls t maige s paL- i4 miers épinen~ et parfois, de loin en Ioin, quelqu es al'hres aux feuill · L'êll' s, att ,·– tronc lisse et blanc bizarrement contourné. Et si on s'abstrait du I a)· no-e l'ori . o ' entend la .riviere qui court à travers ces buissons avec des bruits de ·iv1erc débordée dont les flots de crue se précipitent à travers plaiues, pares et vet:geis . Souvent des rencontres de nids de gnêpes mellent à une agaçante épr eu.ve l'endurance de nos hommes et de nous-mêmes. Parfois ces féroces assaillants n'abandonnent l'ãttaque qu'apres avoir distribué à chacun de no11ts ú.ne l onne demi-douzaine de piqures. Parfois l' équipage perd la tête, sa ute <lan s l' eáu et plonge pour échapper aux guêpes ·. pendant que l'igarité s'en va à Ia d érivc assez loin d~s insectes pour que les plongeurs enfin se décident à emb:.i ·q er à ,nouveau. J.,e F_uro do Caminho Longe, qu'on pt·end un peu au-dessus de l'Igarapé Pucuruhysinho et qu'on suit jusqu'à !'Igarapé de São Miguel qtü v ient <ln Ca~po du mêm~ nom, est un de ces chemins ferüles en rencontres e guépes. Le foro est étroit . et souvent fos buissons qui le bordent le fermen t presque completement, - ·c'est alors que, .si le redoutable insecte est signalé, on peul J'abord entendre les rires de bravade des canotiers, puis bientôt l es grogn,.e– ments et les jurons des blessés. Un p~u en aval du confluent de l'Igarapé rle São Vliguel, le Tocantins reçoiit., rive droite, un igarapé de quelque importance, l'Igarawé Grande do ~aguary ou se trouvent, parait-il, des castanhaes _exploités. Au sortir du « Furo do Caminho Longe,,, nous prenons, ínême rive, un · utre ·canal, toujours entre- des iles basses et la terre ferme ou de grandes. roças ont récemment été faites. Pnis, au-dessus de !'Igarapé de São Migue]~ le Tocantins, :momentanément élargi et n~ présentant guere dans son. lit que de grandes iles centra es, donne eneore une fois_et pour un instant la sensr1tion d'une grnnde riviere. Íl se tr_ouve que la riviere sensiblement élargie daiíls ces parages y est en m.ême temps plus profonde. Maintenant la vara ~'aneint plus le fond et il nous faut a1ler à la pagaye. Puis bientôt la riviere se rétt·écit à nouveau et nous voici encore dans les sa1·anzaes de la rive gauche par des couranls assez forts.
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