COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
20 VOYAGE AU TO CA~T I S-AR:AGUAYA. I Des haraques misérables, toutes vieilles et mal enlre tenues, cou1verres d'une paille tres ancienne et entourées d e luíutes herbes qu'on ne sç dol1l e pas la peine d'arracher ni" même de coupcr, tristes bicoques perpéluellemen t provi– soires, si délabrées, si délai~sées, qu,'on ne sait pas le plus souvenl si e lles sonl habitées ou- non, - Lelles sont les maisons qui font dire que le TocanLiras est peuplé. ·Apres les fonds de quelques pieds des précédents travessões , nous relomhons maintenant dans la riviere profonde: les varas ne touchen t plus, il fau l'.' recom– mencer d'aller"au gancho et à la forquilha. Au-devant de nous cles nuées_crevent, presque toujours sur la rive orie11Lale : une section de forêt et de ciel se teinle de gris et il nous vient de cette gri– saille une hrise humide qui transit. L'Igarapé do Arapary, rive gauche, est à peu p11es de l'importance de Frgarapé do Arara Grande. A la saison on y va récol fe r la castanha, et alors, (L'hiver) il est assez fréquenté. On n'y a pas rencontré de vestiges d '[ ndiens. La région immédiatement au-dessus de l'Arapary est passahlement peuplée. A la Ponta dos Tres R~nchos, 0n comple trois casas dans une roça de quelque étendue qui se cont~nue dans l'intérieur sm· la pente opposée du coteau rive'rain • lei c'est l'élément indien, pur ou métissé, qui parait dominer parmi la popu– lation. Le petit centre <loit être déjà assez -ancien, car , aux environs, ou. remarque un cimetiere avec une dizaine de croix. A une petite distanc~ de cette prem1ere agglomération en est une autre à peu pres de la même importance. On poursuit par des « estirões )) de riviere relativement libres. Relative ent, car, même aux endToits 9ú le Tocantins s'étale le plus librement, la surface de l'eau n'est jamais parfaitement un'ie, se creuse de remous nombreux indiquant d~ns le lit généralepient peu profond des creux brusquement dessinés qui impriment souvent un petit mouvement giratoire à l'eau qui les remplit. L'animation de la riviêre n'est pas grande : parfois, une foi's, deux fois dans la jo_urnée, on voit passer une montar~a que mo u1 tent des blancs ou des métis <11.'fodiens dans le costume des travaiÜeurs de _l'inlérieur: chemise et pantalon de toile hleue détei-nte, feutre noir défo1~mé. F,o. amonl des Tres Ranchos n, dans la région dite du cc Cocal ,, , la ri viere
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