COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

VOYAGE AU TOCANTINS-ARAGU YA. 19 Puis on retombe au milieu des .buissons émergés qui" ornent le lit du Tocan– tins. L'eau de la grande riviere courant à travers ces iles de végétations maigres à demi noyées fait 1m bruit curieux, bien spécial et difficile à décrire : on diraiL le snsurrement d ' une plui e d'orage qui npproche ou le bruissement ·du vent dans les feuillages déjà tourb_iHnnnan~s de l'automne. Ensuite c'est le TRAVESSIÓ DO CuPrn, rapide médiocre dans un araçazal clair. 17. - C'est <lans J'Igarapé · Ararinha, au confluent dnquel nous ~assons ce matin, que viv~nt les Indiens Anembés. Ces Indiens sont réduits, parait-il, :1 une uoique maloca sous le commandement de l'nniqne tnxáua Pedro qui a son installation à une pelite distance dans !'igarapé. Naus voyons_sortir d e l'Ararinfüa ce rpersonnage gouvernant une ubá oi1 paga ye sa familie; tont cc molílde-là est vêtu et pnratl parfaitement civ"ilisé. · Cependant iL, ont encore le visage tatoué. Ces Iudiens, qui s'éteignent, sont [réduits, parait-il, à douze . . ou qmnze env1ron . . En amolílt de l'Arnrinha, la riviere s' étend libre d'iles pour un instant, élargie ? mais avec pen de fond. Tout de suite en amont c'est le TuA~Essio _DO BREli BRANCO qui donne son nom au campo qui s'é tend sur la rive ganche, dans ·l' intérieur. Le travess~o ne présen te que des couran_ts médioc1·es <lans',ud araçazal clairsemé et de nouveUe venue. · · - Le Campo do Breu Branco a une fazenda de bé tail appartenant au nommé João Nambello et à son ge11dre Antony . On y compteJ dit-on, environ 80 tê tes de bétail. Le campo est à plus d 'une lieue dans l'intérieur. Le Pillage,n do Brett Branco, composé de sept cases couverles de paille, paraH prospérer. Peut-être le ·cnmpo voisin lu,i assurerà-t-il quelque avenir. Le TnAVEssilo DO ARAPAllY, rive ganche, se continue, · rive drolle, par l e TRAVESSÃO DO CunAuÁ. C'est, dans la riviere présentant absolument un ~spect de campagne inondée, un désordrc de forts courants trayersant, dans tous les sens, un araçazal c1ait· et bas, avec eles bmits insolites de tor,rent grossi. L es varas glissent. \ SLU' le fond pierreux e t il font, parfois redoubler d'efforts pot~r comtourner quelque pointe de btüsson secouée, comme de ·spasmes r éguliersJ par la poussée ~u rapide.

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