COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
f 5 sorte,' bieli qn'ils aient passé par ·des écoles du gouvernementl Cette idée que Ia civilisation est un fait forlui~ et sans rien de nécessaire ou de fa tal; une ~rou~aille de ren~ontre, un rêvé réali~é, et que certaias hommes à l'esprit rnqmet ont élé, aux Ol'igines, les uniques facteurs de cet étraoge mouvement, _ cette idée saisit ici à la gorge avec plus de force et d'âpreté encore que le froid brouillard qui maiptenant tombe _de ce ciel voil é sm· cette terre endormie. Et il est curieux de voir comme cetle minuscule fraction de la famill e humaine s'achemine rapidement vers son extinction toialé, apres avoit· parpouru Je cycle, siqgulierement r es treint, de son progres: D'apres les é valuations les plus récentes, spéciale.inent d 'apres Efüée RecJus , citant Couto de Magalhaens et Lomonaco, les <~ nombreuses tr ibus Caraj á > compleraient cnsemh] e « ·qualre mille ares ·»; c'es t-lt-dire enviroI_l dix :J.lliUe personnes, hommes, femmes et enfants. Ces « nombreuses tribus Caraj á > s~ r édnisent en réalité à qn--e seule , qtú se divise, d'apres les r égions oú elle habite, en quaf re groupes géographiques , portant chacun le nom d'une 1~égion : Carajds proprement dits habitant au ' - BL·a ço occid ental de l'I. do Bananal e t à l'Ara guaya jusqu'à Leopoldina; Cara/ás-Clwmb,iods ou simple11?-ent Chambioâs , habitant en aval de '}'Ilha do Bananal; Cara/ds-Tapirapés ou simplement Tapirap és, habitant au Tapirap~; Cara/ás-Jaµa/iés ou simplemeut Jaµa/i és, habitanl dans l'intérieur de l'I_. ~o Bana1~al. _Ces quatre groupes ont une ol'igine corri~une, et bien qu'ils -viven:t, _ depuis longtemps, assez sépat'és les m~s des autres , les petites différences' qu 'on observe, parait-il, dans leur langage, de groupe à groupe , seraient de peu d 'importance. Je n'ai pas de renseignements sur le groupe des Caraj ds-Japahés, mais.pour ce qui e~t des trois autres g~·oU,pes, Carajds-Cliambioá$ , · Caraj ás , ..Caraj ds– Tapirapés, Ie tableau ci-dessous en donne la statistique approx.imative, princi– palement d 'apre~ mes propres ohservations, ma is a ussi d'~pres quelques r enseigoements -complémentaires. Les 380 individus hommes, fernmes et enfants, at1Xquels sont réduits ' . . . . ' . ' aujour d 'hui, Jes trois g-ro.upes occidentaux des Caraj ás, m'ont semblé beaucoup ·moin s intéressants qu'ils ne l'ont paru. aux y~ux de mes prédécesseurs . L a décadence de Ia tribu' est une ~xplication suffi sante de l'amoindri~s~meut iJe 24
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