COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

., VOYAGE AU TOCANTINS-ARAGUAYA. . - quinzaine de maisons de civili_~~s,- aÜprês desqúelles s'est établie une aldeia Carajá comptant une soixai1laine d'Indiens répartis en o~ze malocas. C'est dans ceLte alrleia que se trouvént enco1·e qu~lques-uns des Indiens éduqués au << Collegio da Catecbese )) . Mais comme la plupart des jennes Io'diens amenés là l'avaient été par des pom·voyeurs peu- scrupuleux, pa1·ah-il, qúi volaient dans lesma locas des pelits Indiens pour ,loncher la prime promise; les Indiens, une fois éduqués, ne tarderent pas à rcprendre le, chemin des malocas ou ils 9ublierent leur rudiment d'inslrucLion et l'usage du vêtement. Aux ·deux endroits oú fonctionna Je « Collegio )) fondé en 1863 par Couto d~ Magalbaens pour l'éducation des jeunes Indiens, à Santa Izabel d'abord, rive droite, it 1 kilomelre en aval de Leopolclina, puis à 5 kilomelres plus en aval, ríve ganche, à Dumbasinho, il n'y d'ahord qu'abandon complet. Mais si Santa Izabel n'est plus aujonrd'hi.ú que « tapera ))' Dumbasinho est devenu~ une prospere ferme à bétail. Quand le College de Ja Catéchesa fut abandonné, vers 1889 óu 1890, il restait encore à la ferme-annexe, quelques centaines de têtes de bétail. Aujourd'bui Ies conslructions et la fazenda ele Dumbazino sont - ]a propriété des impresarios de la navígation de l'Aragm1ya, qui y ont aujour– ·d'hui pres de I 000 têtes de bétail. Leopoldina, même ríve, autre création de Couto de Magalhaens, tombe aujourd'hui en ruines. La population fixe de Leopoldina ne dépasserait pas actuellement 150 personnes. Cette population se compose exclusivement de civilisés. Il parait qu'il n'y a pas d'Indiens à Leopoldina, sinon de -·passage. Leopoldina eut autrefois un atelier hien monté, avec toutes Jes machines ·pour la réparation des vapeurs; il parait qu'aujourd'bui tout est hors d'usage ou -a été gaspillé. Quand Couto de Magalhaens créa' Leopoldina) il rêvait d'en fai,re Ia eapitale de Goyaz. Malheureusement, Leopoldina, située dans un endroit bas et peu sain, n'a pas tardé à tomber en décadence, apres u·ne prospérité éphémere. Elle eut jusqu'à 3 ou 4 ooo habitants, aujourd'hui elle en a Lout alt plus la quinzieme ou la vingtieme partie. Jtacayú, rive gauche du Rio Grande, un peu au-dessus de Leopoldina, n'est aujourd'hui qu'une petite fazenda, qui eut jadis un personnel assez nombreux. Un peu en amont d'Itacayú se trouvent, en face l'un de l'autre, les deux

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