COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
t 168 VOYAGE AU: TOCAN-TI S-ARAGUAYA. · ... Jong sur Ie dos et pagayant dans ceúe posi_tion incommode. Ce personnage qui parle tres couramment portugais} qui•sait lire, qui ne sait guere plus écrire mais qui signe encore assez bien son nom, est le sieur Tamanacó, chef de village) - comme Ies Carajás sont chefs dans leurs villages ! Il a ét1 éduqué au collegio Czabel ou il a pas~é, dit-on, qur.lques années. Et,, il faut le reconnait're, les voilà bien} le plus souvent, les résultats soit de la catéchese, soit de l'édu– cation Jai:que des Indiens ! 24. - En face du soleil qui se leve parmi Ies forêts basses du Bananal se développe, à quelque dix kilometres peu t-êlre, dans le couchant, la forte Serra do Tamanacó; La Serra do Tamanacó, don t nous voyons une dizaine ·de sommets s'estomper en bleu foncé_sur l'horizon occidental, s'éleve à 3 ou /400 melres environ au-dessus du campo. C'est la plus forte chaine qui soit sur Jes bords· de la riviere; d'Alcobaça (et par s':'-ite de Pará) au Tapirapé. Outre cette chaine, nous découvrons aussi d'autres montagnes, plus petites, paraissant continuer) dans la direction du sud, la chaine principale. Quelques– unes de ces serras sont partiellement dénudées, moins çependant que ceJ1es qui sont en face de São José. Les campos paraissent s'étendre depuis la rive jusqu'au pied des montagnes. Ces campos s'élevent un peu, d'aval en amont. Nous rencontrons même une grande cc aberta " qui est maintenant à sec, mais qui toutefois présente des traces encore fraiches de la tÓute récente inondation. Nous sommes mainte':1-ant escortés. De creFriere les iles) de je ile sais ou) surgissent des ubás Carajas, qúi se mettenl à nous accompagner. L'escorté manreuvre à distance, un peu hésitante, se dispersant, s'évanóuissant au pre– mjer tir de rifle envoyé aux canards ·qui traversent Ia riviere. Puis sondain les ubás reparaíssent) se rapprochent ~t fondent sur nous aussi silencieuses que rapides. Bons Carajás ! ce s011t Ià Ieurs vieilles habitudes de vol~urs et de men– diants,, qui acoompagnaien_t d'abord quelque temps les embarcations, puis les pillaient an moment opportun apres avoi:r tiré, par une tenace mendicité préalable, le plus d'aumônes qu'ils avaiuat pu oblenir de Ia générosité des civilisés. • En amont de !'Igarapé do Burity, les s:>r dnzaes recommencent avec quelques plages d'herhês à découvert sur le flanc de:; ilots inondés.
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