COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
162 VOYAGE AU Tó.CA~ TI N"S : ÁRAGUAYA. · i:narécageuse et basse du côté de Goyaz. Êt ce sont , sur des plages immergées, ~e grand es étendues d e saranzaes, des buissons qui poussent parfois le pitto– resque jusqu 'à ê tre planlés en quinconces Otl en plates-bandes . . -Eni;e ces buissons poussés en plates-bandes au milieu du lit de la rivierc s'allongent des canaux plus ou moins resserrés. Nous preno1~s par un can:d central qui donne parfaitement au varejão. Des~~ndant avec les allures louvoyantes de gens qui hésitent à fai'i·e un mauvais coup, deux ubás Carajás dis~imulées jusque-là derriere les saranzaes fondent en un instant sur nous comme pour nous prendre à l'abordage. « Ou est Manoel? )) .demande un de ces dignes pillards en prenan~ à deux mai1;1s le hordage de l'igarité. Puis, comme il ne sait pas beaucoup de portugais, il continue en carajá. Je commence à peine à répondre, poliment, que je ne puis savoir ou est / cc :Manoel >> ne sachant de quel « Manoel > il s'agit, que D}ºº imtedocuteur et ses camárades ont d. éjà ponssé leur ubá au large et pris, vers aval, une– course à toute vitesse de pagayes. On avait vu mes quelques rifles au râtelier, sous Ia tolde de l'igarité, et, soudain, l'intérêt qu'inspirait primitivement << Ma·noel ,, dispat'aÍssait. Un peu en amont, avant <l'arriver à l'Ilha do Bananal, nous sommes pris PªI.' un vent violent qui nous oblige à mouiller à la rive, ou nous nous ac:;surons tant mal- que bien, au~ ganchos et aux forquilhas, sur un flot qu'agite de brusques secousses le vent violent qui regne au dehors. Nous arrivons à la grande Ilha. do Bananal. Avant d'entrer dans · 1es eaUx de celte grande ile fluviale, une des plus grandes du monde, nous accostons un rnstant à des campos qw.e nous signale ·Ieur position stratégique. Çes campos, qni sont rive paraense, semblent n'avoir pas été atteints par l'inonda tion de cette année. J'ai lieu de croire que ce sont là les campos riverains les plus éle vés qui existen~depuis la Barreira jusqu 'à l'Ilha do Bananal, et je pourrais ajouter depuis I'1l~1a do Bananal jusqu'au Ta pira pé.
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