COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

160 VOYAGE - AU TOCAN.TINS-ARAGUA.YA. le petit canal qui la sépare de la rive gauche ·doive être completement à sec, ..isthme convert d'herbes lui-Ínême et ratlachant l'ilo~ _de capim au demi-cercle de forêts qui l'e~tour ..enl. . . . -17. ~ 11 ºne faít pa~ joqr. Nous ·parrons par un ciel de pluie faisant l' obscu- · rité .encore plús complete. Nous allons à la vai·a, et completement à tâtons, le long de nolre ilot de . prairie~ . Plus haut, l'eau .. calme <lans le canal central, fait des « pontas \) dans les saranzaes de la_riv_e gauche . Derriere les saranzaes; de petites campinas paraissent parmi les végétations ' . m:irecageuses. ~ Six heures du matin. Le .ciel est surchargé de gros nuages noirs <l'ou la pluie Lomhe <léjà aux confins de l'horiion. Malgré l'heure matinale, c~est une tempête. Une lempête avant luiit heures du -matin, chose r,1re! Nous gagnons- la ri.ve. Le vent tombe sur la r1v1ere, faisarít de grosses vagÜes, foueltant la p·Iuie-, hurlant sinistrement comme / , le venl d'automne dans JílOS forêts ~épouíllées. La tempête passée, nons recommençons ú aller ~t Ja vara, longeant des marécages et des cc abertas/ )) <le cnmpos. Ln riviere va s'élargissant. No.ils snívons maintenant 1111 estirão, dont les rives sont presque vagues aux renx du solei! matinal, et dont l'extrémité -supérieure se per<l de l'aut're côtê ·Je ·l'hot·-izon . .. Sur notre rive paraense, í1ous voici encore a~1x campos, mais ces 6amp?s sont inondés. A lravers la petite et ~inuscule garenne claire de la rive on voit l' eau débordée qui s'étend, à l'ouest, jusqn'au pied de peliles :collines boisées limitant le pl'emier horizon <lu campo. Au delà de la chaine de ooliines, le campo se continue, selon tout.e prohahilité, jusqu'aux Campos Geraes ave(; lesquels il se confond ... ' En arri.ont d'un igarapé de rive . gauche à peu p1?es de la force du Naj~,, et qu'on me dit être la bouche sud dn Rio Preto qui formerait delta, nous naviguons súr J.e carnpo inondé, p_omss~nl de )_a vara et de la _forquilha p_armi les caractéristiques buissons des hordures ·. de campo. Une ligne boisée_ se dessine à l' otiest à deux ou trois kilometres environ : c'est .Ja forêt du Rio Preto. . ' N-0us naviguons pendant plus de deux heures su,r ce campo ino~dé. ·