COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
,). .. 150 VOYAGE A u ·Tot ÁNTI s- ARA GUAYA. se trouver en permánence à la Bal'reira, ·et encore la plupart du temps les maisons du petit chef-1ieu sont-elles à peu pres éompletement déserlées pour les fazendas. Le vérit~ble capital, ici, ·n'est immeuble que par c:Íestination : le hétail cherche les bons campos et le fazendeiro suit Je bétail. Le village définitif de· l'éleveur ne s'élêvera que lorsque, pres de la grande riviere, Jes ~ eilleurs çampos auront été rencontrés dans ·Ie voisinage des meilleures terres à culture. C'est ce que Jes gens de la Barreira, gens du peuple, de peu d'instruction mais de beaucoup de sens, comprennent parfaitement. Aussi est-ce <ln meilleur creur du monde qu'jls viennent de se mettre , avec le P. Gil, à l'reuvre d'explo– ra tion des campos et des plateau x Loisés de )a région du Bas Pau d 'Arco, ot't ils veulen t s 1 assut1ei 1 une bomw imtallation <léfiniti v~à 1'ubri eles inondíltions, e t à portée, en même temps, e t <l es Campos G em es <l es Cayapós e t d es alde ia s de ces Indiens: Aussi hien est-il néce·ssaire que les gens <le la Bar reira s'occupent d'agraudir leur domaine, non seulement en vue de leurs progres fnturs mais en prévi sion - des renforts qui vont bientôt leur arriver. ~lusieurs de leurs parenJs des envir ons de Boa Vista et du Rio do Somno doivent, dans le cours de cet été . . . ·de 1897, se transporter, avec leur hélail, dans les campos de Ia Barreira . La r aison qu~ les détermine est, outre un sentiment--de -famille qui les pousse à se rapprocher d es leur s , une tendance toute-puissante, invincible, que l'on retrouve partout 4ans ces déserls de l'intérieur, un besoin que nou!! trad11i– rions en fran çais par le besoin àe l ' a[sance des coudes ét que le peu pi e du sertão Amazonien re11d par cette tóurnure : procurar um lugar menos apertado ( chercher un endroit moins r é'sserré) . Il y a, it' est vrai, de bonnes places à prendre dans les vastes Campos Geraes des Cayapós Paraenses, et ceux qui y établiront Ies premiers des fazendas ne feront .pas une mauvaise opération. En même temps qu'elle se pousse vers les Campos Geraes pour y multiplier son bé tail e t vers Ies aldeias Cayapós pour utiliser ces Indiens comme auxiliaires, la petite colonie de ]a Bm·reira cherche à enh·er en rapports commercianx d irects avec Pará . Jusqu'à ce jour les rapporls des gens de Ja Barreira .avec Pará ont é té à peu pres .nuls. Aucun regat ão n'est monté du Bas Tocantins j,w.sque-là . Tout au plus deux habitants, l'un &ncien « serviteur » d ' un e maison
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