COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
138 VOYAGE AU TO CANTINS-ARAGUAYA. ) ,), cependant ne devaient p~int"' éi'onner a~x civilí~és de sujets de mécontentemenl. Les relations des Cayapós avec Santa Maria se maintinrent cordiales apres comme avant l'affaire avec les Carajás à l'I: . da Mortandade. II résulta même de ces rapports un fait assez singulier : les Cayapós se firent éleveurs. Le commandant du Presidio de Santa 1'_1'é!rÍa, major ·Cyriaco José do Azevedo, ayant donné aux Cayapós, en 1878, un verrat et une truie, 1es Cayapós se mirent à faire de l'élevage. l'ls donnaient, parait-il, un nom à chacun de leurs pores - tout comme à chacun de leurs chiens; -_ et le porc accourait. à l'appel de son nom. · Le colonel Fpntoura, un eles successeurs du major Azevedo et lí! demiet· commandant du Presidio de Santa Maria, fut visité, en 1892, parles Cayapós, qui amenaient avec eux une 4ouzaine de pores, qu'ils changel'ent contre des ferrages » ét <l'autres marchandises civilisées. Aujourd'hui, ces animaux domestiques n'exislent plus: ils ont été consommés · par leurs éleveurs. II ne restait plus un _seul porc à l' Aldeia Pequenjl et il n'y en aurait plus que deux ou trois à l'Alde~~ de João Gongry. Il en a élé <le même pour, un taureau et une douzaine de yaches ou génisses dont les gens de la Barreira firen·t présent aux Cayapós dans les débuts 1e leurs relations av.ec les Indiens. Le troupeaÚ a disparu, partie << utilisé », le reste perdu dans les bois. , Ce ne furent pas les Indiens de l'intérieur qui attaquerent, mais bien Ies Carajas, réputés mánsos. Vers 1867, Je canot du Iieutenant, qui venait renou– veler la petite garnison de Santa Maria, fut attaqué par les Carajás, qui tuerent une partie de l'équipage et purent même voler une femme « blanche », dit-on, qui était à bord. Cette- attaqne resla impunie jusque vers 1875. Un nouveau missionnaire, le P. Sabino, d'abord collaborateur puis ·successeur du P. Francisco, ayant été ' attaqué, en voyage, par ces mêmes Carajás, fut, parait-il, obligé de recourir à la force pour défendre sa vie contre ces banclits. Et un « Presidio n ayant été établi à côté de la Mission, le directeur du « Presidi.o >> profita de ce de~nier incident pour traiter, avec toute la sévérité qu'exigeait 1a situation, ces Carajás q~i avaient tlenté d'assassiner le P. Sabino et qui continuaient, avec l'audace que donne l'impunité, lew·s violences et leurs exactions. . ,,
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