COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
154 · VOYAGE AU TOCANTINS-ARAGUAYA. ramment, en quatre jours; ses r 5 kilogrammes valant 20 4 ooo, sur le .marché du Rio do Somno. Malgré la modicité relative des prix, l'éloignement des marchés acheteur~, l'incertitude de la vente, on compte déjà de nombreux travaill~urs à Ia nou– veJle industrie extractive, travailleurs venus principalement de Maranhão et de Ia Bahia. Cependant Ja p:roduction totale annuelle reste faible; pour toute Ia ~égion voisine : 1e Furo da Maria ,do Norte et le Ribeirão qui Iui fait suite et qoi est travaillé jusqu'à pres de 80 kilometres en amont, la haute Araguaya . jnsqu'à Leopoldina, la moyenne Araguaya jusqu'à Chambioá, le Braço Oriental . de l'Ilha do Bananal, - on n'arrive pas à une production totale de JO ooo kilo– grammes. L'industrie de la man 9 aha parait deyoir être peu rémunératri.ce . Les prix actue_Is ne permettent pas à un homme de gagnér plus de 5 # ooo par jour, -- l'homme subvenant lui-même à tous ses frais. Or., l'arbre, - un arhuste de 20 centimetres de diamelre avec une hauteur moyenne de 5 metres, atteignant rarément le double, - l'a_rbre est Join d'avoir la robustesse et d'offrir ]a Tésistance d.u caoutchouc. La .mangabeira, au con– traire, s'épuise et mP-urt vite si elle est s'aignée modérément, et tres vite si on abuse. La d~fumation n'étant pas appliquée - ou pas applicable? - la mangaba étant chauffée, jusqu'à ce que Ie liquide « prenne », se coagule, dans une marmite que, l'on brise ensuite p.our retirer ]e produit, - la déperdition que comporte ce procédé est considérable. Et il n'y a pas jusqu'à prés~n~ d'autl'e procédé éonnu. L'épàrpillement des arhustes, qui sont pl~s rares dans leurs campos que ne Je sont les arbres à caoutchouc dans Ieurs forêts, ne parait pas devoir permettre de grandes et fructu euses exploitations. Toutefois, si peu rémunératrice que soit l' extraction de la mangaba, il n'est pas impossible de voir ]es mangabeiros, eux aussi, à !'instar des seringueiros cependant plus favorisés qu'eux, enlever encore à l'agriculture locale des forces qui Jni sont de plus en plus nécessaires. U semhle qu'il soit doux de vivre et de mourir dans Ia misere pourvu qu' on puisse se tai·guer du tit re de castaNheiro, marngabeiro ou sel'ingu~iro, ma is que planter sa roça et éleve ~,
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