COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
,,. . .... 128 VOYAGE AU TOCANTINS-ARAGUAYA. pénombres bleuâtres qui sont ici le crépuscnle d'hiver. La rive est inonrlée, partout, toujours ; n0us allons patiemment, le~Ls et résignés, poursuivant obstinérnent cette rare fortune : un peu de terre pour y dormi1~ plns au sec áu sein de l'inlerminable forêt noyée. Enfin, ne trouvant rien, il faut se contenter du canot. 25. -C'est ~lors qu'on se réveille de bonne heure ! Les hommes, ankylosés, . sonnent une diane bruyante bien longtemps avant le jour. Ils seraient assez disposés à ]a mollesse, mais les courants de !'Enseada do Jauary les obligent, malgr é l' heure matinale, à se démener et à crier (leurs cbants scandant leurs coups de pagaye ou leurs coups de pagaye seandant ,leurs chanls), et l'eau, ., bruyante aussi, cede: vaincue et s'enfuit bien loin derriere nous. Apres l'Estirão cla Ilha das Pombas, l'Estirão do Morro Vermelho. Le Morro Vermelho, à I'extrémitéamont etrive droite .de l'Estirão, est le pJus ·méridional d'une dizaine de pet.its sommets répartis en 'trois chaínons; le Morro Vermelho a ·été ainsi nommé à cause de la couleur rougeâtre des pâturages qui le couvrent en partie. En face de la chaine du Morro Vermelho, la rive gauche et les íles centrales sont basses et inondées On tue une anta (un tapir) , c 'est non seulement le premier lapir du voyage, mais c'es t Je premier gros gibi er que nous faisons depuis deux mois et demi que nous sommes partis d 'Abobaça. 26. - Nous longeons l'Ilha do Morro Vermelho, ile couverte de hautes végétations et de grands arbres. La rive droite présente une ah ernance de forêts hasses actuellement inond ées el de campos encore découverts, qui paraissent se continuer, par 'delà de petits bois semés en garennes dans le campo, à d'assez grandes profondeurs dans l'intérjeur . . Apres avoi r déjeuné dans une de ces « abertas )) de campo de la rive dro.ite, nft us repartons par une de ces plnies de midi qui sont une menace pour toute la soirée. La pluie tombe, fi ne, len te, sans s'jnterrompre. Les montagnes de Ja r iv_e gauche disparaisserat completement sous le brouillard ; Les campos se contin uen t. Du côt é Goyano, ils on t de fréquentes ouvertures sur_la rive, des oU\·ertures de plus en pl us étendues; quelques- unes de pres •
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