COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.
120 VOYAiG.E AD ,.-T ÓCANTI ~S -ARAGUAYA. que tout fait présager l'exti~ction prochaine de la tribu. Les Dominicains de la Barreira eux-mêmes n'enlretierinent plus à l'end,·oit des Caraj ás qne l'espé– rance · d~ sauver quelques enfants dans Ie· naufrage de la nation, amenant à la civilisation par l'école la progénitnre des derniers Carajás. Des quatre groupes Carajás : I. Carajds en aval de l'l. do Bananal, II. Carajds de l'i. do Bananal, III. Carajds du Tapirapé, IY. Carajás en nmolJ,t de l'.I_. do Bananal. · Le plus misé.rahle sous le rapport du développement de sa v1e matérielle serait le groupe en aval de l'I. do Bananal, de même que le plns florissant, le plus nombreux, et aussi le moins connu, celui des Caraj ás appelés Javahes, de l'Ilha do Bananal. En amont de Déréké nous longeons la rive droite, toujours inondée sur de grandes é tendues. Un pen en amont, derriere de faibles renflements commen– çant le plateau sur lequel s' élevent les Serras do Déréké, on voit, à mi-pen~e de la montagne, appa.raitre des e< c~rrascos )) ' des cc campestres )) índices certains·du voisinage des campos. Par moments, quand nous nous éloignons un peu de la rive, Ie long Estirão do Cor reinha s'é ten? à perte de vue devant nous. En amont les forêts des rives inclistinctes ne nous apparaissent encore que comme une ligne de rnaigres · buissons clairsemés . · Du côté est, les rives sont plates et basses et rien ne fait soupçonner des mon tagnes ·dans l'intérieur . Des bananiers sauvages , des embaúbas hordent Ies rives. Des nuages montent des marais vers le ciel é touffant. Les nuages se groupent dans le ciel en prenant des teintes ·qui deviennent de plus en plus fonc<fos . 's ur tous Jes visages en ·sueur le rictus de l'accablement physique va s'accentuant. 18. - L' Aldeia do Meio, r ive dr oite, es t « au milieu » de l'Estirão <lo Correinha. Cette petite aldeia Caraj á est cc dirigée >) par une des femmes de Déréké, la nommée Joanna qui ;< regne )) là sur deux bar aques peuplées d' une dizaine de per~onues. Le long de a :rive droi te touj out·s rnarécageuse , par ~e brouillard qm se
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