COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

VOY\GE AU TO C NTI S-\HAGUAY 109 llne pelite plage est encore dehors à la pointe d'aval d'une petite ile à l'extrémité amont de l'Estirão de São José. C'est en amont ele l'Eslirão de St'io José qu'on ·prend la Cane~ra Comprida. La C.rnREITIA Cü1'JPRIDA est un r~pide asse z violent; qui commence, en J:lmont, au Rcnianso dos Botas et qui finit à peu pres par Ie travers du confluent du Ribeirão da Corda. En ~omme., c'esl plnlôt" un rapide médiocl'e, ni bien Iong , ni d ' nne force exceptionnelle . .On le passe. en deux_ ou trois heures . . La Saliida da Carreira Comprida es t un rapide assez à pie et lr~s dur que l'on passe <lans les buissons, rive gauche. ,- Le Remanso dos Bolos est un petit éc rebojo », calme maintenant, mais qui, . aux eaux moyenn es, fait un fort ressac. Un peu en amont, en face de Ia casà dn vieux Manoel Correa Lima, dit Bueno, pere de déux de mes hommes, João et Raymundinho, le Remanso dos Bolos a lll1 second travessão qui n'exist<; pas l'été . Ce ll'avessão es t produit })ar un pe.tit plaleau rocheux au milieu de la rivi ere. L'é té les eaux courent rapiJes, dans le canal de droiLe et dans celui de gauch.e, l'hiver elles brisent au-dessQs du plaleau. C'est d 'ici que lcs Caraj ás poursuivirent, en aout de l'année derni ere, _jusqu'à l'Ilh.a do Bananal, u~ petit canot monté par un nommé Ra ymundo, un nommé João, une femm e nommée Venancia et un enfant. Les Caraiás " ayant enfin alteint lcs civiliscis, apres celte course furieuse, assassinerent Lout ~ les deux hornmes, la femme e t l' enfant. Le crime est resté impuni, Parú et Goyaz n'onL pu intervenir et Ies civilisés de l'Araguaya: se sont abstenus de faire justice . Pou-1· ce qui est des deux gouvernements , je ne crois pas qu'ils , aient été même informés, et ponr ce qui est des gens de l'Araguaya ils ont pensé que _c 'était aux d~ux gouvemements q11 ' il appm·tenait, exclusivement, d e sévir qnand le foit viendrait à leur connaissanoe. Aussi bien ces Caraj ::-ís-là étaient-il s des aldeias d'au-dessus dtl Tapirapé et on ne sait trop à qui it ªPI~artiendrait d'intervenir, à Pará, à Goyaz ou à Matto Grosso ..... Cependant il faut ~)ien dire qu'à l'endroit des Caraj ás, fodiens vagabonds~ pillards: et au besoin assassins, chez qui les enfa:nts s<?nt dit-on dressés ali vo,I par leurs parent s, le droit de Iégitime défense doit primer l'obligaJ. iori. de recourir ~l r appareil r épressif de la justice régt1'liefe, à peu pres impllÍssante en

RkJQdWJsaXNoZXIy MjU4NjU0