COUDREAU, Henri. Voyage au Tocantins - Araguaya: 31 décembre 1896 - 23 mai 1897. Paris: A. Lahure, 1897. 298 p.

) . , .... ·- . 108 YOYAGE AU TOCA T I rS -AHAÔ UA)' A. m ents de bienveill ance . Il arri ve fréquemmenl qu 'e n parei! cas les ci vilisés e t les sa uv:-iges se me tlent Lont d ' un coup à s' enlre-tuer, ·_ sans qu' il soit fa cile de d ire qui a commencé et de quel cô té son t les plus grands tor_ls. . Ces Carajás q ui vivent ass is à Ja . porte d es ci vili sés so·ot nus, comple tement nus. Leurs femmes ont pour lout vê temenl Ult pe tit murceau d 'indienn'e qu'elles se passent eulre les cui sses e t qui es t r é'lenu sur )e:; r eins par un cordoo. C'est exac temen t aussi som~aire qu e la classiqu e feuill e de vigne. Ces nudités, en somme assez peu es thé tiques , c irculenl à Leavers la v ie des famill es c ivifo:ées. Pe tits g:arçons et petites fill es sont en co nlact conslant a vec ces anatomies animées qui d'a illeurs parlent un peu le portuga is et ont assez de civilisation pour ê Lre fo urbes et vicieuses. Toulefoi s comme ce ne sont là que des Indi ens et des Indien nes cela ne tire pas ,\ conséq 11ence quant à la moral ité fuLure des enfa n ls civili sés <l es deux sexes .... Telle. es t du moins Top~nion des princ ipa nx intéressés, opinion qn' il es t permis, sa ns doule, de tro uver qu elque peu opl im istr : 4. - l\'ous J10us anétons aujour<l' hui à São José ; les provision s s' épuisenL, jc vais acheter nn bce uf et le fa ire abal.l re, sa ler et séclier. Dans l'apres-mid i, comme j 'en sui s à mes écritures , on m 'annonce, d escenda n t de' la Barreira ou il a ac lu ellement sa rés idence, un Dominicain français, le P. Gil Villanova, qu i v ien t ici en serv ice d e son ministere. Le P . Gil Villanova, qui éLaít <l es lin é au barre~rn, a fait son volonlai·iat d ' un an et pris sa Jicence en d ro it ava n.t d'entrer ehez les Dominicains. Le P . Gil Villanova es t Marseillais. . . 5, 6 . - Je continue mes écri lures pendant qu' on secbe la viande . 7 . - No us partons dy São José par une belle matin ée enso leillée . Nous traversons, pLtis nous longeons la ri ve ga uche semée ·d e rochers · au . pi ed d e co llines broussaill euses el <lcm i-dénudées, ou par end roils regnent d 'assez vas tes é tendues d 'herbe ma igre . Les couran ts sont tres for ls par lo ut et ce n' es t qu'au gan cho et à la for qui lha que l'on voyage, les hommes du cô lé d e la r iviere pagayanL Des que les co ll ines .cessent d'accompagner la ri ve, p-our peu que ~e soit, c'est la rive inondée qui apparait; et o n se croi rait longer enco_re quelques- nns de ces immenses marais <lu Bas Tocantins.

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