MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.
ACTE QUATRIEME SCÊNE PREMIÊRE CLÉANTÊ, TARTUFFE CLIÍANTE Oui, tó'Ut le monde en parle, et vous m'en pouvez croire. L'éclat que fait ce bruit n'est point à votre gfoire; Et je vous ai trouvé, monsieur, fort à propos Pour vous en dire net ma pensée en deux mots. Je n'exan1ipc point 4 foqd ce qt+'on ex;posc; Je pa~se l~-dessµs, '3t prcnd? ~ü pis la ç)lose. Sppposons que Damis n'en ait pas bien usé, Et que ce soit à tort qu'on vous ait accusé; N'est-il pas d'uri chrétien de pardonner l'offense, Et d'étcindre en son creur tout désir de vengcance? Et devez-vous souffrir, pour votre démêlé, Que du 'logis d'un pere un fils soit exilé? Jc vous le dis encore, et parle avec franchise, II n'est petit ni grand qui ne s'en scandalisc; Et, si vous m'cn croyez, vous paciflerez tout, Et ne poussercz point les atraires à bout. Sacrifiez à Dieu toute votre colere, Rt remettcz lc fils en grâce avec ~ pere. TARTUFFE llélasl je lc voudrais, quant à moí, de bon camr-; Je ne garde pour lui, monsicur, aucune aigreur; Je lui pardonne tout; de rien je ne le blàme, Et vouclrais le servir du mcilleur de mon âme: Mais l'intérêt du Cicl n'y saurait consentir; Et, s'il rentre céans, c'est à moí cl'en sortir. Apres son action, qui n'eut jamais d'égale, Le commcrcc entre nous porterait du scandale: Dicu sait ce que d'abord tout re monde en croirait! A. pure politique on me l'imputerait:
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