MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

ACTE IJI, sd:rm III ELMIRE C'cst pousser bicn aYant la charité chrétienne; Et jc vous dois beaucoup pour toutes ccs bontés. TARTUFFE Je fais bicn moins pour vous que vous ne méritez. ELMIRE J'ai voulu vous parler en secret d'une affaire, Et suis bien aise ici qu'aucun ne nous éclaire '· TARTUFFE J'e11 suis ravi de même; et, sans doute, il m'est doux, Madame, de me voir seul à seul avec vous : C'est une occasion qu'au Ciel j'ai demandée, Sans que, jusqu'à cette heure, il me l'ait accordée. ELMIUE Pour moi, ce que je vcux, c'est un mot d'entretien Ou tout votre cceur s'ouvre ct ne me cacho ricn. (Damis, sa11s se montL·er, entr'ouvre la porte du cabinei dans leque! il s'élaii retiré pour entendre la conversation.) TARTUFFE Et je ne veux aussi, pour grâce singulíêre Que montrer à vos yeux mon âme tout enUere, Et vous faire serment que les bruits que j'ai faits Des visites qu'ici reçoivent vos attraits Ne sont pas envers vous l'effet d'aucune haine, ilJais plutôt d'un transport de zele qui m'entraine, Et d'un pur mouvement... ELMIUE Je le prends bien ainsi, Et crois que mon salut vous donne ce souci. TARTUFFE, prenant la main d'Elmire et /ui serrant les doigls. Cui, madame, sans doule; et ma ferveur est telle... 1. /\'ous éclaire, pour : nous épie.

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