MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.
,. ACTE TROISIEME SCENE PREl'll!ERE DAl\ilS, DORINE DAMIS, cn colere et ma,·chaht à pas furieux. Que la foudre, sur l'heure, acheve mes destins, Qu'on me traite partout du plus grand des faquins, S'il est aucun respect, ni pouvoir -qui m'arrête, Et si jc ne fais pas quelque coup de ma tête ! DORINE ' De gràce, modérez un tel emportement : Votre pere n'a fait qu'en parlér simplement. On n'exécute pas tout ce qui se propose; Et le chemin est long du projet à la chose. DAMIS 11 faut que de ce fat j'arrête les complots, Et qu'à l'oreille un peu je lui dise deux mots. DORINE Ha I tout doux I Envers lui, comme envers votre pcrc, Laissez agir les soins de votre bellc-mere. Sur l'csprit de Tartuffe elle a quelque crédit; 11 se rend complais::mt à tout ce qu'ellc dit Et pourrait bien avoir douceur de creur pour elle. Plut à Dieu qu'il fut vrai I la chose serait belle I Enfin, votrc intérêt l'oblige à le mander: Sur l'hymcn qui vous trouble elle veut le sonder, Savoir ses sentiments, et lui faire connaitre Quels fâcheux démêlés il pourra faire naitre S'il faut qu'à ce dessein il prête quelque espoir. Son valet dit qu'il prie; et je n'ai pu le voir: Mais ce valet m'a dH qu'il s'en allait dcscendre. So.rtez donc, je vous prie, et me laissez l'attendre.
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