MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

ACTE n, scENE III Et que si son Tartuffe est pour lni si charmant, Il le peut épouser sans nul empêchement. ll!ARIANE Un pere, je l'avoue, a sur nous tant d'empire, Que je n'ai jamais eu la force de rien dire. DOUINE Mais raisonnons. Valere a fait pour vous des pas: L'aimez-vous,, je vous prie, ou ne l'aimez-vous pas? l\lARJ;ANE Ah 1 qu'envers mon amour ton injustice est grande, Dorine ! Me dois -tu faire cette demande? - T'ai-je pas là-dessus ouvert cent fois mon creur? Et sais-tu pas pour lui jusqu'ou va mon ardeur? DORINE Que sais-je si le cmur a parlé par la bouche, Et si c'est tout de bon que _cet amant vous touche? l\lARIANE Tu me fais un grand tort, Dorine, d',m douter; Et mes vrais sentiments ont su trop éclater. DORINE Enfin, vous l'aimcz donc? llU.RIANE Oui; d'une ardeur extrême. DORINE Et, selon l'apparence, il vous aime de même? MARIANE Je le crois. DORINE Et tous deux brulez égalcment De vous voir mariés ensembfo? l\lARIANE Assurément.

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