MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.
J.E Í\OLE DE TARTUFFE XXV à cette exécution, se prend à témo.igner de son chagrin aussitôt qu'il voit Orgon revenir vcrs !ui : Si vous pouviez savoir avcc que! déplaisir... La tradition était que ces vers fusscnt dits d'un ton pénétré, mais sans aucun éclat de douleur. Silvain sanglote dans son mouchoir avec un pathétique si plaisant que t,oute la salle est partie d'un fou rire. FnANCISQUE SARCEY. (Feuillcton d.i Temps.) A propos de ma récente critique sur son interprétation de Tartuffe, M. Silvain m'écrit une lcttre toute personnelle, mais dont un passage me sernble intéressant à rnettre sous vos yeux. J'y trouve, en effet; une de ces rei11arques d 'acte.ir au:x– quelles l'effort pour incarner un rõfo ét lê rcndre vívant donne une justesse et une clarté qui cornpletent souvent d'heureuse manlere la critique littéraire : « Tartuffe, » dit-il, « est un personnage qui parle beau– coup moins qu'on ne parle de lui. Par la brieveté de ses apparitions, i1 offre de sérieuses difficultés à !'interpreto pour préciser le type imaginé par le poete. Les complexilés et même lcs contradictions que l'on y releve, les deux scenes d'amour qui forment presque tout ~e rôle, lc nombre de vers relativcment restreint qui le composen 1, tout cela rend le travai! de l'acteur singuiierement malaisé. Comment, avec si peu de mátiere, réaliser les divers aspects de cette multiple et ondoyante figure? » Moliêrc, à dessein sans doute, a laissé flottcr 1c per– sonnage dans une pénombre redoutable.• Tarluffe, u tout prendre, n'est qu'une énorme sill10uette, dont l'apparilion rapide et calculte produit une impression d'autant plus terrifiante.;'Iu'elle reste enveloppée de mystcre. >> Je répete que Silvain me semble donner à TartuITc lout le relief et toute la clarté possibles, mais il y a bcaucoup de
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