MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.
LE ROLE DE TARTUFFE L'INTEHPRÉTATION M. Silvain, de la Comédie-Française, a bien voulu écrire, pour la nouvelle série des grands classiques français, éditée par la Librairie ·universelle, la préface de Tartujfe, l'impérissable chef-d'muvrc de Moliêrc. L'éloge dé M. Silvain, comme artiste, n'est plus à faire, chacune de ses créations affirme son grand et personnel talcnt; l'écrivain qui est en lui, moins connu du grand public, est três apprécié des lettrés. Nous sommes donc heureux de pouvoir donner aujourd'huí cette préface, dont la gt'ande clarté, le style vibrant et la concision fie sont pas les moindres mérites. On a beaucoup discuté, bataillé sur les différentes façons dont on a joué Tartujfe. M. Silvain, actuelle– ment ·titulaire du rôle à la Comédie - Française, a su impr.imer au personnage de Moliêre un caractere de vérité remarquable. Voicí, d'ailleurs, l'opinion de deux célebres critiques, morts réccmment, sur cetlc magistrale interprétation : Je ne serais pas éloigné de croire que Silvain est le meilleur Tartuffe qu'ait connu notre généralion. J'ai pourtant vu Geoffroy et Leron, et plus récemment Got ct Worms. Je ne sais, il me semble que Silvain est plus l'homme du rôle; il est gras, il est fleuri, il a la face onverte et papelarde, la parole onctueuse; je le trouve supérieur dans Tartuffe. Il a même trouvé des effets nou– veau.x, qui nous ont bicn amusés, nous autrcs vieux routiers du théâtre. Vous vous rappelez, au troisiême acte, quand Orgon vient de chasser son ills qui a porté contre Tartuffe une accusa– tion qu'il croit fausse? Tartuffe, qui a, sans bouger, assisté
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