MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

xxu sun TARTUFF!l tout : l'honneur du mari, la vertu d'Elmire, la sagesse et Ja douceur de Cléante, l'amour de Valere et de Mariane, la fortune d'Orgon. Je dis: devrait; si le Tartuffe n'était qu'unc piece d'actualité, une satire, un pamphlet, Molicre se scrait, sans dante, arrêté à ce dénouement, conforme à la logique comme à la réalité des choses. Que de fois un jésuitc de robe courte, accueilli dans une maison, en évinça le propriétaire légitime ! Et Tvloliere a certaine– rnent connu 'un de ces dévots, vrais ou faux. Les vers ci-apres (ils sont dans le Misanlhrope, écrit en 1666, c'est-à-dire au moment ou le Tartufje était interdit) ont trop d'accent, ils vibrent trop pour s'appliquer à un personnage fictif : De cette complaisancc on voit l'injuste exces Pour !e frunc scélérat nvec qui j'ai proces. Au travers de son masque on voit à plcin !e traltre; Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être, Et ses roulements d'yeux et son ton radouci. N'imposent qu'à des gcns quine sont point d'ici. On sait que ce pied-plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde, Et que par eux son sort, de splendeur revêtu, Falt gronder !e mérite et rougir la vertu; Quelques titres honteux qu'én tous lieux on !ui dorme, Son misérable honneur ne voit pour !ui personne. Nommez-le fourbe, infâme et scélérat maudit, Tout !e monde en convient .et nu! n'y contredit; Cependaat sa grimace est partout bien venue, On l'accueille, on !ui rit, partout il s'insinue, Et s'il est, par la brigue, un rang à disputer, Sur le plus honnête bomme on !e voit l'emporter... Et plus loin : Un traitre, dont on sait la scandaleuse histoire, Est sorti triomphant d'une fausseté noiro. 'l'oute la bonne foi cede à sa trahison. II trouve, en m'égorgeant, moyen d'avoir raison. Le poids desa grimace, ou brille l'art({ice, Renverse le bon droit et tourne la justice! Il fait par un arrêt couronner son forfait!