MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

SUR TARTUFFE voudront trouver à redire aux ·choses les plus irüL centes qui pourront sortir de ma plume. >J Daignent vos bontés,.Sire, me donner une protec– tion contre leur rage envenimée, et puissé-je, au retour d'une campagne si glorieuse, délasser Votre Majesté des fatigues de ses conquêtes, lui donner d'innocents plaisirs apres de si nobles travaux, e·t faire rire le monarque qui fait tfembler toute l'Europe. j) Remarquons surtout ce passage ~ « Il est tres assuré, Sire, qu'il ne faut plus que je songe à faire des comédies, si les tartuffes ont l'avantage. n C'était prendre par son faible Louis XIV, qui se âélectait particulierement aux pieces de Moliere et qu'une pareille menace devait toucher. Et cependant, une fois de plus, la (( rage envenimée n eles dévots fut plus forte que la sympathie du roi. Pendant pres de deux ans encorc, le poete rongea son frein. Enfin, en 1669, Louis, désireux de faire acte d'auto– rité, ou persuadé que Ia crise religieuse avait perdu de son acuité, accorda l'autorisation depuis si longtcmps en suspens. Le mardi 5 février de cette année, la troupe du roi annonça dans la matinée et joua dans la soirée le TartuJJe ou I'lmpostcur. La foule s'écrasait aux portes du théàtre, à ce que raconte le gazetier Robinet: <( On disloqua à quelques-uns manteaux et côtes, n écrit-il: « beaucoup coururent le hasard d'être étouffés <Jans la presse, ... Ou l'on oyait crier sans cesse: Hélas 1monsieur Tartumus, Faut-il que de vous voir !'envie Me coute peut-être la vie ?.•. » De plus belle lcs attaques reprirent contre Tartll;[fe ct son auteur. Et ce n'étaient pas seulement les hypocrites,

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