MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

SUll TAllTUFFE XVII prolecteur guerroyait alors en Flandre, Moliere lui dépêcha deux de ses acteurs, avec la proteslation que vaiei: C< DEUXIJDlE PLACET » Présenlé au roi, dans son camp, devant la ville de Lille en Flandre, par les sieurs Thorilliere et Lagrange, comédiens ele Sa i\iajesté, et compagnons du sieur Moliere, sur la cléfense qui fut faite le 6 aoút 1667 de représenter le Tartrif}'e jusques .à nouvel ordre de Sa Majesté. . >1 ••• Ma comédie, Sir-e, U:a point joui ici des bontés de Volre Majesté. En vain je l'ai produite sous le titre de l'lmposteur, .et déguisé fo personnagc sous l'ajustc– ment d'un homme du monde. J'ai eu ·beaú lÚi donner un petit chapeau, de grands cheveux, un grand collet, une épée et des dentelles sur tout l'habit; meltre en plusieurs endroits des adoucissements, et retrancher avec soin tout ce que j'ai cru capable de fournir l'ombre d'un prétexte aux célebres originaux du portrait que je voulais faire; tout cela :ri'a de rien servi. La cabale s'est réveillée aux simples conjectures qu'ils ont pu avoir de la chose... Ma comédie n'a pas plus tôt paru qu'elle s'est vue fouclroyée par le coup d'un pouvoir qui doit imposer du respect... n Je ne douto point, Sire, que les gens que jo peins dans ma comédie ne remuent hien eles ressorts aupres do Votre Majesté, et ne jettent clans leur parti, comme ils l'ont déjà fait, de vérilables gens de bien, qui sont d'autant plus prompts à se laisser trompér qu'ils jugent autrui par eux-mêmes. . n •.• J'attends, avec respect, l'arrêt que Votre Majesté daignera prononcer sur cette matiere; mais il est tres assuré, Sire, qu'il ne faut plus que je songe à faire des comédies, si les tartuffcs ont l'avantage; qu'ils pren– dront droit par là ele me persécuter plus que jamais, ot ~

RkJQdWJsaXNoZXIy MjU4NjU0