MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

sun TARTUFFE XV dans celte lutte une énergi e ex!rême. Il allait de salon en salon lirc ou représentcr la piece in terdite. :Molicro avec Tartuffe y doit jouor son rôle, disait Boileau dans une de ses satires, et il ajoutait en note : << Le Tartuffe, en ce temps-là, avait été défendu , et tou t le mon de voulait avoir nia~iere pour le lui entendre réciter. n Mais cette vogue ne fit qu'exaspércr encore l'opposi– tion des bigots, qui rcdoublcrcnt d'efforts. Pour se venger, le poete intercala dans son Don Juan, qu'il do1rna au théâtre du Palais-Royal le 16 février 1655, la fameuse tirade ou il flétrissait ses adversaires et dénonçait la vilenie de leurs procédés pour se pousser et triompher : « L'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus... Aujourd'hui, la profession d'hypocrile a de merveilleux avantages. C'est un arL de qui l'imposlure est toujours respectée; ct quoiqu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle. Tous les autres vices eles hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement; mais l'hypocrisie est un vice privilégié, qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde et jouit en repos d'une impunité souveraine. On lie, à force de gTimaces , une société étroite avec tous les gens 1lu pa rti . Qui en choque un, se les aLti re tous sur Ies lmu,; cl ccux que l'on sait ,même agir de bonne foi là -clcssus, et que chncun connait pour être véritable– ment touchés, ccux-là, dis-je, sont touj ours les dupes des autres ; ils donnent bonnement dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de lcurs ac tions. Combien crois-tu que j'en connaisse qui, par ce stratageme, ont rhabillé adroitement les désor– d res de leur jeunesse, qui se font un houclier du manteau de la Heligion , et, sous cet hatiit respecté, ont fo p<!rrnission d'être les plus méchants hommes du

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