MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

. ' SUR TA!ITUFFE XIII Le roi, tel était, en effet, le suprême protecteur dont Moliere escomptait l'appui, dans la lutte qu'il allait livrer contre la cabale. Lo_uis XIV, alors âgé de vingt– deux ans, et dans toute l'exubérance d'une jeunesse vouée aux plaisirs sous toutes ses formes, aimait fort le théàtre, et de tous les comédiens c'était Moliere qu'il préférait. 11 n'était pas encore devenu le bigot que M•ne de Maintenon devait faire de lui, et, tout en res– pectant la religion, il n'était pas d'hurneur à lui sacrifier ses divertissements. C'cst, sans doute, ce qu'espérait Molierc; on ne s'cxpliquerait pas aulre– mcnt son audace, Iorsque, en pleines fêtes ele Ver– sailles, le 12 mai 1664, il joua les trais premiers actes du Tartu.ffe devant le roi. :Mais le poete s'attaquait à trop forte partie, et on le lui fit bien voir. Si la cour ne comprit pas, au premier moment, la portée de cette ceuvre; si, au dire du gaze– tier Loret, Ies spectateurs de Versailles s'en divertirent beaucoup et la trouverent fort à leur gré, sans plus, les dévots , vrais ou faux, moins légers et plus clair– voyants, se reconnurent et crierent sous le fer chaud. !Is crierent et leurs cris trouverent de l'éoho, si bien que le roi dut interdire la piece en public, apres l'avoir autorisée. La principale attaque contre Tartuffe vint d'un docteur en Sorbonne, curé de Saint-Barlhélemy, le nommé Pierre Roullé. C'est plaisir de lire En quels termos galants ccs choses-là sont misesl «... Un homme, ou plutôt un démon vêtu de chair et habillé en homme, et le plus signalé impie et libertin qui fu t jamais dans les siecles passés, avait eu assez d'impiété e~ d'abomination pour faire sortir de son esprit diabolique 'une piece toute prête d'être rendue

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