MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

ACTE IV' scinm V EL~!lnE M:ti5 dcs arrêts du Ciel on nous fait tant de pcur 1 TAI\TUFFE Je puis vous dissiper ccs craintcs ridicules, '.\!aclame; et je sais l'art de levcr les scrupulcs. Lc Ciel cléfend, de vrai, cerlains contentements; Jlfais on trouve avec lui eles accommoclements. Selon dhcrs besoins, il est une science D'étcndrc lcs licns de nolre conscience, Et de rcctifier le mal de l'action AYcc la purcté de notrc intention. De ces sccrets, madame, on saura vous instruire; Vous n'avez sculcment qu'à vous laisser conduire. Contentez mon clésir, et n'ayez point d'cífroi: Jc vous réponds de tout, et prcncls lc mal sur moí. (Elmire lousse plus fort.) Yous toussez fort, madame. l>L~URE Oui, je suis au supplicc. TART".JFFE Vous plalt-il un morccau de ce jus de réglisse ~ (ll lui tend une boítc oti un cornet de papier.) ELllI!RE C'cst un rhume obsliné, sans doute; et je vois bien Que tous les jus du monde ici nc feront rien. TARTUFFE Cela, certc, cst fàchcux. ELllIII\E Oui, plus qu'on ne peut dire. TAI\TUFFE, repr~nant la convçrsation et pressant E/mire. Enfln, votrc scrupule est facile à détruire. Vous êtcs assuréc ici d'un plein secret, Et le mal n'est jamais que dans l'éclat qu'on fait. Le scandalc du monde est ce qui fait l'oífense, Et cc n'est pas péchcr que pécher cn silence.

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