MOLIÈRE (pseudônimo). Tartuffe ou l'imposteur: comédie en cinq actes. Paris: Librairie Universelle, 1667. 94 p.

LE '.l'.\R'J'UFFF. Je trah.irai8 mon cçcur de parlcr d';:mtre sorte. Sur ses faç-ons de faire à tous coups je m'cmportc J'en prévois une suite, et qu'avec ce pied-plat ', Il faudra que j'en vicnr.e à quelque grand éclat. pom;,:Q Certes, c'est une chose aussi qui scandalise, De voir qu'un inconnu céans s'impatronise i Qu'un gueux, qui, quand il vint, n'avait pas de souliers, Et dont l'habit entier vaJait bien six deniers, En vienne jmque-là que de se méconnaltre, De contrarier tout, et de faire le maltre. M.\DAME PERNELLE Hé I merci de ma vie I il en irait bien mieux , Si tout se gouvernait par ses ordres pieux. DORINE Il passe pour un saint dans votre fantafoie , Tout son fait, croyez,moi, n'cst rien qu'hypocrisie. MADAME PERNELLE Voyez, la languo! DORI'.'iE A lui, non plus qu'à son Lauren.t, Je ne me fierais, moi, que sur un bon garant. MADAME PERNELLE. J'ignore ce qu'au fond le scrviteur peut ~tre; l\fais pour homme de ):Jien je garantis le maltni. Yous ne lui voulez mal et ne fo rel)ute,r, Qu'à cause qu'il vous dit à tous vos vérités. C'cst contre le péché que &on cçcur se courrouce, Et l'intérêt du cicl cst tout ce qui le pousse. DOHINE Oui; mais pourquoi, surtout depuis un certain lcmps, Nc saurait-il soutfrir qu'aucun bante céans~ 1. PINl •rlut : lozird~au, gros-sier et pédartt.